Après le marathon des défilés qui vient de s’achever, je reprends (enfin) mon souffle et profite des premiers « days off » de ma semaine de récup’ pour réanimer ce blog dans le coma. En temps normal, j’ai déjà du mal à trouver du temps pour écrire ici, alors vous imaginez en période de Fashion Weeks! Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquent, tant il m’est donné à voir de belles choses que j’ai envie de vous raconter. Mes sens sont tellement sollicités, qu’il me faut toujours un certain temps pour traiter toutes les données, et éviter la surchauffe de mon disque dur. Le manque de sommeil -j’ai travaillé trois semaines non stop- n’arrange rien. Maintenant que j’ai un peu rechargé les batteries, voici ce qui me revient à l’esprit.
L’arc-en-ciel du défilé Prada
Cette saison, Géraldine a proposé que nous échangions nos destinations mode. Elle s’est rendue à la Fashion Week de Londres, que je couvre depuis mon arrivée à la rédaction, en 2011. Et je suis donc allée pour la première fois à la Fashion Week de Milan. Autant vous l’avouer tout de suite, j’avais un apriori négatif sur la mode milanaise, que je trouvais trop opulente, bigarrée ou vulgaire, pour ne pas dire « chagasse ». Mais dès mon premier défilé chez Fendi, où la fourrure et le cuir étaient travaillés avec un savoir-faire artisanal, j’ai commencé à changer d’avis. Plus tard, chez Prada, la palette de couleurs et le souci du détail -les mannequins défilaient à 10cm de moi- m’ont donné la larme à l’oeil (véridique).
Les bébés du défilé Dolce & Gabbana
Après cinq jours sur place, où j’ai vu l’expo Stardust du photographe David Bailey soutenue par Tod’s, admiré les derbies Fratelli Rossetti, les slippers Church’s, et les cuissardes Sergio Rossi, fait quelques photos de streetstyle (les filles avaient les jambes nues par 8 degrés!), mangé les meilleurs spaghettis carbonara et mozzarella stracciatella de ma vie, j’ai assisté au défilé Dolce & Gabbana. Le carton d’invitation, un dessin d’enfant, donnait un indice sur le thème de la collection, la mamma. Les mannequins marchaient fièrement avec leur bébé dans les bras. Du huitième rang, j’ai reconnu Ashleigh Good, qui avait défilé enceinte pour Chanel, avec sa petite fille Emily, cinq mois. Précoce la gosse!
Le décor lunaire du défilé H&M
De retour en France, je n’ai eu qu’une journée de répit avant que la Fashion Week de Paris démarre. C’est la marque suédoise H&M -dont j’ai récemment visité les coulisses à Stockholm- qui a ouvert le bal. Passionné d’astronomie, le producteur de défilés Alexandre de Betak, suivi par Le Supplément de Canal+ (replay ici), avait créé un décor lunaire digne d’un film de science fiction. En combinaison argentée, Caroline de Maigret passait Space Oddity de David Bowie, dans une navette spatiale fumante. Chaussées de boots d’astronautes, les mannequins marchaient comme en apseanteur sur des cratères. Après avoir siroté un cocktail Supernova à la glace carbonique, je suis partie me coucher, l’imprimé étoile filante dans les yeux.
Les femmes animales de Dior
J’étais impatiente de me rendre à mon premier défilé Dior en tant que rédactrice mode. L’année dernière, nous avions tenté un nouveau format vidéo (toujours en ligne) qui m’avait permis d’assister au défilé depuis la plateforme réservées aux cameramen. Cette-fois, j’avais MA place assise qui m’attendais, un carton avec mon prénom joliment calligraphié, à côté d’Ilaria Casati, rédactrice en chef du site de Glamour. Je ne sais pas si c’est parce qu’il faisait une chaleur étouffante sous la tente dressée dans la Cour carrée du Louvre, ou si le motif camouflage m’avait donné trop mal au crâne, mais je ne suis pas ressortie très enthousiaste. De retour à la rédac’, j’ai eu du mal à rédiger mon compte-rendu, perdue dans les intentions complexes de Raf Simons. Sans doute à cause de la fatigue, je n’avais qu’une chose en tête, retrouver mon chéri devant une viande grillée chez Floyd’s.
Le concert de rock de Saint Laurent
« Depuis qu’Hedi Slimane est arrivé, un défilé Saint Laurent, c’est comme un concert de rock! », m’avait prévenue Géraldine. File d’attente impatiente à l’entrée, scène mobile éclairée par des projecteurs, groupies se tordant le cou pour apercevoir les stars au premier rang… L’ambiance était survoltée. J’étais debout, « en standing ». Les places assises sont encore plus sélects chez YSL. Qu’importe, même si je n’avais pas la meilleure vue à cause des poteaux, j’avais le sentiment d’être là où ça se passait, entourée des fans hystériques -agitant leur frange au rythme saccadé de Pretty Boy des Felines- et des photographes arrivés « en retard » -le show a démarré avant la demi heure de délai habituelle, alors que la salle était encore à moitié vide. Quand la structure métallique s’est levée en l’air, forçant le premier rang à se tordre le cou à son tour, on avait envie de faire comme le directeur artistique insolent et crier « Fuck le système »!
L’expédition polaire de Louis Vuitton
C’était décidément la Fashion Week des premières fois. Grâce à Clémence, l’attachée de presse digitale de Louis Vuitton que j’avais rencontrée lors d’un déjeuner avec le collectif de blogueuses Les Particules Complémentaires dont fait partie ma chef, nous étions toutes les deux invitées au défilé. Sous trois géodes aux allures de campement scientifique, installées dans le jardin de la grandiose Fondation Louis Vuitton, les mannequins en manteau de fourrure façon ours polaire défilaient sur Genesis de Grimes. La maille glitter, scintillant comme neige au soleil, et le vanity case en plexiglas matelassé, qu’on aurait dit taillé dans la glace, m’ont plu. Sans oublier la coloration rose nymphe de la mannequin Fernanda Li.
Demain, je pars à Londres pour trois jours (yesss!). J’ai mon ticket pour Alexander McQueen: Savage Beauty au V&A, trop hâte! Je vous raconterai tout dans mon prochain post de blog